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Si vous n'arrivez pas à voir les images, lire l'article ici
 
 
Risque, n.m. : Éventualité d'un évènement qui peut causer un dommage
Comment dire qu'en 2021, le spectre est large : de lancer un projet en temps de crise économique à acheter une salade en temps de pic épidémique. Certes, même pour les plus téméraires d'entre nous, l'année écoulée n'invite pas à embrasser de nouvelles expériences de travail avec avidité et légèreté. Mais c'est aussi dans un moment de grande incertitude que la prise de risques peut se révéler bénéfique. Pour les femmes, les obstacles sont plus élevés et nombreux alors envisageons le risque comme une façon de…

# Accepter de changer
On peut entendre dans cet épisode du podcast Émotions que : « Le risque, c'est faire l'expérience d'une part de nous-mêmes que l'on ne connaît pas encore ». Quelqu'en soit l'issue, l'expérience du risque sera fertile de rencontres et d'enseignements. Elle changera notre regard sur nos capacités, notre dépendance aux autres, éloignera certaines peurs, déclenchera de nouvelles envies. Avec un masque sur le nez. Prendre un risque, c'est s'autoriser à se transformer.

# Espérer
Prendre un risque, c'est souhaiter un avenir à l'idée qui germe aujourd'hui. C'est ne pas se résigner, continuer à espérer, s'offrir du possible.

# Constater qu'on en prend déjà tout le temps
Remplir un tableau Excel, c'est prendre le risque de foirer tous les résultats, s'attacher à quelqu'un.e c'est prendre le risque du chagrin et même lire un livre au soleil un lundi de Pâques, c'est prendre le risque de tomber sur une phrase qui va changer votre vie. Comme des funambules du quotidien, nous avançons petit à petit : ne pas prendre le risque du pas suivant, c'est avoir la certitude de perdre l'équilibre
 
« You live sheltered, in a delicate world (…) Then you read a book, or take a trip… and you discover that you are hibernating » - Anaïs Nin

# Désobéir
Désobéir au récit collectif qui veut que le risque soit avant tout une affaire d'hommes valeureux. Jennifer Hyman, CEO et business angel, s'interroge dans cet article sur les croyances et biais cognitifs « Financerais-je ce projet s'il était porté par un homme ? ». Autre piste : cet article de Harvard Business Review ou encore celui-ci qui met en lumière la confusion entre confiance en soi, leadership et compétences alors que les leaders les plus humbles sont souvent les meilleur.e.s. Tiens tiens tiens.

# Penser au collectif
S'élever contre un injustice, au travail ou dans la rue, c'est prendre le risque de représailles individuelles au profit d'une plus grande sécurité collective. Demander une augmentation, c'est aider généralement les femmes à être mieux payées. Recruter une personne atypique, c'est porter un coup à la puissante règle qui veut qu'on recrute principalement des candidat.e.s qui nous ressemblent, ce qui maintient le pouvoir entre les mêmes mains. Un risque peut être un don.

A l'opposé, risquer ensemble c'est diminuer les risques individuels. Si vous voulez porter une initiative, vous allier peut limiter le danger. Chacune apporte alors ce qui est le moins risqué pour elle (du temps, un bout de financement, un carnet d'adresses). Plus de solidarité et plus de sécurité donc plus d'audace.


Et maintenant ? Une étape avant de se lancer : évaluer objectivement la perte potentielle.
* Le temps ? A l'échelle d'une vie, quelle est la plus grande perte de temps (si tant est que le temps nous appartienne) : s'égarer ou ne pas bouger ? 

* L'argent ? « J'ai peur de ne gâcher de l'argent que je ne serai pas en mesure de rembourser ou dont je pourrais avoir besoin plus tard ». Fixez-vous une somme limite que vous vous autorisez à perdre sans vous mettre en difficulté. Qu'il s'agisse de quelques dizaines d'euros pour suivre une masterclass ou un cours, ou d'un peu plus. Selon l'entrepreneuse Hayley Berry, cette étape est importante pour distinguer les "silly risks" des "strategic risks".

* Les relations ? « J'ai peur de décevoir ou de ne pas être comprise ». Oui mais qui précisément ? Quand on craint de porter préjudice à ses relations en prenant un risque (ex : sa famille quand on quitte un job, sa famille quand on quitte une relation amoureuse, sa famille quand on choisit une autre voie, etc.), il s'agit souvent d'une ou deux personnes en particulier. Identifier celles qui compte, en parler avec elles, partager vos craintes et l'importance de votre lien permet souvent d'alléger la prise de décision. Cette conversation peut aussi avoir lieu avec vous-même si vous êtes celle que vous avez peur de décevoir.

Prendre un risque c'est simplement prendre une décision et accepter d'en assumer les conséquences potentiellement néfastes. C'est aussi croire en sa capacité à réparer si les choses ne vont pas dans le bon sens. C'est cette confiance qui a guidée bon nombre des personnes que nous avons interrogées pour cette newsletter. Alors avançons vers le risque. Un pas à la fois. Et sans mettre en danger les autres.


Funambulement vôtre, 
L'équipe de MONA.
 

Sources principales : 
- Podcast Emotions - Sommes nous tous égaux face à la prise de risque ?, un sujet de Soukaïna Qabbal 
- Les conversations sur ClubHouse de @SarahChen et @DrueKataoka 
- Et surtout Éloge du risque d'Anne Dufourmantelle, éd. Rivages Poche
(à lire aussi le post de Marie Robert du compte @philosophyissexy consacré au risque)
 
 
 
Et sinon...
 
Argent content
On en a parlé un peu plus haut, l'un des principaux freins au lancement d'un projet est… l'argent, en particulier pour les femmes évidemment. C'était déjà le cas lors de la première enquête MONA menée en 2017. Pour mieux comprendre ce qui vous préoccupe, vous retient ou au contraire vous soutient, on a réuni ici quelques questions sur le thème de l'argent. Vos réponses nous permettront de construire un programme et des contenus adaptés à ce dont vous avez besoin. Merci x 1000 fois, on vous attend sur l'étude Cash par là. Pas de question indiscrète ni d'infos personnelles divulguées. Croix de bois, croix de fer.

Paroles Citoyennes - Soirée Mona
Pour la 2e année consécutive, Mona est partenaire du festival Paroles Citoyennes, l'année dernière on avait rempli un théâtre, cette année, on se retrouvera en ligne. 4 spectacles à découvrir en priorité :

- « Je ne serais pas arrivée là, si...» - le 16 avril à 19h
Quel hasard, rencontre, accident, peut-être aussi quelle révolte, ont aiguillé ma vie ? Chaque semaine dans Le Monde, Annick Cojean pose cette question à une femme inspirante. Transposées sur scène lors de la précédente édition de Paroles Citoyennes, ces conversations nous avaient emplies de profondeur et d'enthousiasme. Cette année, nous vous convions à une soirée dédiée aux lectrices de Mona, à la rencontre de nouvelles personnalités, de Christiane Taubira à Delphine Horvilleur. Julie Gayet et Judith Henry leur donneront vie et vous repartirez avec plein d'idées et d'énergie. La suite ici.

 - Cet été / la rencontre - le 21 avril à 19h
50 minutes pour découvrir deux femmes habitantes de la ville de Sevran. L'une doit abandonner son métier et faire face à l'alcoolisme et à la maltraitance de son mari. L'autre dirige une crèche et confie ses doutes et ses questionnements sur son travail. Deux rencontres, deux chemins, deux histoires qui se répondent et deviennent universelles. Le tout mis en scène par la très talentueuse Pauline Bureau.

- Simone Veil, les combats d'une effrontée - le 28 avril à 19h
Comment trouve-t-on la force de consacrer sa vie aux combats politiques ? Comment reçoit-on cet héritage ? Comment garder confiance en l'avenir ? Réponse à ces questions majeures dans cette pièce mise en scène par Antoine Mory et Cristina Reali, d'après Une Vie de Simone Veil.

Les femmes de Barbe Bleue - le 14 avril.à 19h
Sur scène, pleines de désir et de vie, les fantômes des femmes de Barbe Bleue nous racontent comment elles ont été séduites, comment elles ont été piégées, comment elles n'ont pas su s'enfuir... Ensemble, avec humour et détermination, elles s'entraident et se soutiennent pour trouver des espaces de résistances, vaincre la peur de leur Barbe Bleue.

Pour le reste de la programmation du festival qui se tiendra du 6 au 28 avril (on a du mal à choisir), c'est par ici.

Rencontres MONA
Pour voir le replay des deux dernières rencontres Mona, rendez-vous avec Elise Thiébaut (L'Amazone vertepar ici et Josiane Asmane (Les fleurs de l'âgepar là.

Lectures de printemps
Pour finir quelques livres récemment parus et que vous pourrez retrouver dans la sélection Mona qui arrive en avril : 
- Féminismes & Pop Culture de Jennifer Padjemi - éd. Stock
- L'âge d'or de l'ordre masculin d'Eliane Viennot - CNRS éditions
- Femmes de Science d'Annabelle Kremer-Lecointre - éd. La Martinière
Vous y trouverez aussi pas mal de romans parce qu'on a passé un très gros week-end de ce côté :). Relai dans la prochaine newsletter.

Ah oui et sinon... pour en savoir plus sur Nelie Bly, née en 1894, première femme grand reporter et aventurière qui a fait le tour du monde en 72 jours, vous pouvez lire (et écouter) le formidable portrait dressé par Elodie Font ou lire Le tour du monde en 72 jours et 10 jours dans un asile parus aux éditions du sous-sol.
 
 
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