04.11.2020
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À partir d'aujourd'hui, nous travaillons gratuitement
Comment penser l’inégalité salariale aujourd’hui ? Rebecca Amsellem, créatrice des Glorieuses et du mouvement #4novembre16h16 nous a donné quelques clefs de compréhension.
4 novembre, 16h16 : il s’agit de la date à partir de laquelle les femmes travaillent gratuitement jusqu’à la fin de l’année. C’est sur cette date que sont tombées Les Glorieuses en rapportant l’écart de salaire entre les femmes et les hommes en France* au nombre de jours ouvrés en 2020. Alors, oui, ça fait mal. Mais on va pas se laisser abattre. On profite de cette journée déprimante-mais-importante pour comprendre où les inégalités se logent et les solutions pour les réduire.
Les inégalités salariales femmes-hommes : qu’est-ce que c’est ?
Quand on parle d’inégalités salariales, trois chiffres sont importants pour avoir une vision globale :
1) Une différence de salaire estimée aux alentours de 9-10%, à travail, expérience et diplôme égal. “C’est ce qu’on appelle de la discrimination pure” nous rappelle Rebecca Amsellem. L’index de l’égalité, mis en place par le gouvernement, a pour intention de travailler sur la réduction de ce chiffre. Néanmoins, ce chiffre ne prend pas en compte les différences de diplômes entre les femmes, ou encore les secteurs et métiers qui sont plus féminisés et moins valorisés économiquement.
2) Une différence de salaire estimée à 15% dans les secteurs où il y a plus de femmes que d’hommes, comme par exemple les métiers du soin (infirmière, soignante en EPHAD, auxiliaire de puériculture…). Ce chiffre est calculé sur le taux horaire, en temps plein. Il ne prend donc pas en compte l’ensemble des contrats à temps partiel, ou en auto-entreprenariat, qui est majoritairement féminin.
3) Une différence de salaire à 25%, qui concerne tout le monde, peut importe l’emploi, le diplôme ou le contrat, toutes femmes confondues.
Point en parallèle important à rappeler : en France, il n’est pas possible de réaliser des statistiques ethniques. Il n’est donc pas possible de savoir par des statistiques s’il y a une différence de salaires entre des femmes blanches et racisées. Néanmoins, il est vu dans l’ensemble des pays qui acceptent les statistiques ethniques que les femmes racisées gagnent beaucoup moins que les femmes blanches.
Réduire les inégalités : quelles sont les solutions ?
Plusieurs solutions ont été soulevées par Rebecca Amsellem, dont notamment deux points importants :
1) La valorisation des métiers où il y a plus de femmes que d’hommes. Cela concerne les aides à domiciles, les aides ménagères et assistantes maternelles, les secrétaires, les employées de maison, les enseignantes ou encore les aides-soignantes, infirmières/sage-femmes. Une revalorisation du salaire permet une revalorisation sociale. QCFD.
2) Le soutien d’un congé paternité équivalent au congé maternité. À date, en France, le congé paternel est de 7 jours consécutifs obligatoires (VS 4 mois en Suède, juste pour info). L’égalité entre les conjoints face au congé permettrait une co-responsabilisation de la prise en charge de l’enfant (moins de numéros de seulement la mère sur le carnet de correspondance, par exemple), et une meilleure valorisation salariale de la mère (les statistiques montrant que les écarts de salaires se creusent pour les femmes à l’âge moyen du premier enfant).
Pour lire en détail l’ensemble des mesures proposées par Les Glorieuses, partager l’information, signer la pétition et donner encore plus d’ampleur au mouvement, c’est juste ici.